Qui sommes-nous ? - Notre histoire

Avant-guerre

La première séance de cinéma d'éducation populaire a lieu en mars 1899 à Paris, organisé par l’œuvre française des conférences populaires. D'autres rares projections, dans des écoles, suivent rapidement, avec pour mission d'illustrer une leçon. 

Pourtant, jusqu'à la Première Guerre mondiale, le cinéma est au regard du droit, un spectacle de curiosités susceptible de provoquer des troubles à l'ordre public. 

En véritable précurseur, le monde de l'éducation populaire a montré que le cinéma pouvait être utilisé dans un but éducatif. 

 

Au début des années 1920, la Ligue de l'enseignement participe à la législation sur le cinéma d'enseignement et d'éducation, ce qui permet au cinéma de ne plus être considéré comme dangereux, mais comme un moyen de transmettre une morale laïque. 

 

La genèse de CinéLigue Hauts-de-France remonte à la création, en 1927, de l’ORCEL (Office régional du cinéma éducateur laïc) de Lille, après ceux de Lyon (1921), Paris (1925) mais avant ceux de Clermont-Ferrand et Nîmes (1928). Au total, une trentaine de cinémathèques et d'offices cinématographiques laïcs se créent dans les années 1920. En 1929, ils se fédèrent au sein de la Fédération nationale des offices cinématographiques d'enseignement et d'éducation laïques (FNOCE) avant de s'affilier en 1933 à la Ligue de l'enseignement au sein de l'UFOCEL. 

Ce réseau d’éducation populaire par le cinéma était organisé principalement par les enseignants qui animaient en dehors du temps scolaire des activités d’éducation cinématographique à l’attention des enfants et des adultes. Contrairement au cinéma commercial, qui ne diffuse que des fictions, le cinéma éducateur programme des films documentaires, pédagogiques, qui sont des supports d'aide à l'éducation.

 

Après-guerre

A cette période, l'ORLEIS couvre alors le Nord, le Pas-de-Calais ainsi qu'une partie de la Picardie et de la Champagne-Ardennes. Présidée par le recteur d'académie jusque dans les années 70, l'ORLEIS gère la cinémathèque de l'enseignement public : le 104 rue de Cambrai est en fait le lieu de dépôt régional des films. C'est ici que les enseignants viennent chercher les copies des films en 16mm diffusés dans le cadre scolaire. Cette cinémathèque aborde donc de nombreuses disciplines : arts, littérature, langues vivantes, histoire et géographie, psychologie et pédagogie, morale et instruction civique, médecine et chirurgie, sciences naturelles et biologiques, sciences physiques, chimiques et mathématiques, sports et musique. Elle comprend également quelques films pour les enfants, dès la maternelle, ce qui traduit bien la volonté d'éducation à l'image dès le plus jeune âge.

C'est donc tout naturellement, que l'ORLEIS accompagne en 1955 la création du CRDP (Centre régional de documentation pédagogique) qui s'installe rue Jean Bart à Lille. Il a pour fonction de mettre à disposition des acteurs de l'éducation, des ressources pédagogiques, et notamment cette cinémathèque académique, dont la gestion reste déléguée à l'ORLEIS.

 

 

A la fin des années 50, l'UFOLEIS élargit ses missions par la création, avec la Ligue de l'enseignement, d'une société commerciale : Citévox. Installée à Paris rue Cambacérès, puis rue Erard, elle a deux fonctions : la vente de matériel audiovisuel pour la photographie, le cinéma, la radio et la télévision, ainsi que la production et la distribution de films.

 

 

 

Le rôle de l'ORLEIS ne s'arrête pas ici. Une de ses missions majeures lors de cette période d'après-guerre est en effet de fédérer les quelques centaines de ciné-clubs de la région. Cela se traduit par l'achat de droits, le tirage de copies, le doublage, le sous-titrage, etc.

Si chaque ciné-club a son propre mode de fonctionnement et une salle de projection avec des caractéristiques propres, il doit suivre une réglementation commune qui distingue l’exploitation commerciale de l’exploitation non commerciale. Cette réglementation prévoit notamment qu’il faut obligatoirement adhérer à l’association pour assister à une projection, que ce droit d’adhésion est valable pour 4 séances, que les films proposés doivent avoir au moins 4 ans et que l’achat des droits se limite à de l’exploitation non commerciale. 

Ce qui réunit également les ciné-clubs, c’est une programmation de qualité : Avoir vingt ans dans les Aurès de René Vautier, La question de Laurent Heynemann sont des films qui ont particulièrement marqué l’histoire des ciné-clubs. Cette programmation nie toute forme de censure, et fait découvrir de jeunes auteurs, le cinéma étranger notamment pour le jeune public mais aussi le court-métrage, à une époque où le cinéma commercial s’en débarrasse.

 

https://www.youtube.com/watch?v=NFzk7EkZ-fI

 

https://www.youtube.com/watch?v=Fr8MbQ6YtiU

 

 

 

 

Au niveau national, l'UFOLEIS a un rayonnement considérable puisque plus de 80% des ciné-clubs lui sont affiliés, soit 10000 clubs, les autres étant regroupés au sein de 12 autres fédérations de ciné-clubs (notamment la Fédération française de ciné-clubs). Dans ce cadre, l’UFOLEIS édite un bulletin d’information consacré au cinéma et destiné initialement aux animateurs de ciné-club. Le premier numéro d’Informations U.F.O.C.E.L paraît en mai 1946. Il change de forme et devient la revue Image et Son, en novembre 1951 (n°46-47), puis la Revue du cinéma de 1969 à avril 1992, date du dernier numéro : au total, 486 numéros sont édités.

 

Elle est également à l’initiative de nombreux dispositifs pédagogiques qui ont pour objectif d’adapter l’action culturelle à la diversité des publics et aux mutations sociétales : télé-clubs, festivals, édition de revues, ouvrages sur le cinéma et de supports pédagogiques, ateliers audiovisuels, productions cinématographiques, stages de formation des enseignants.

 

L’ORLEIS avait donc pour missions :

- la programmation et la distribution de ses propres films en 16 mm

- la location de films auprès d’autres distributeurs : le stockage et la circulation des copies pour la région se faisaient alors via le 104 rue de Cambrai à Lille, siège de CinéLigue encore à l’heure actuelle !

- la fédération des ciné-clubs de la région et la formation des animateurs pour l’éducation à l’image et au son, durant les trente années d’après-guerre qui correspondent à l’âge d’or des ciné-clubs

- l’édition et la documentation : elle éditait La revue de cinéma, la Saison cinématographique, un répertoire des films distribués, des dossiers pédagogiques…

 

Depuis les années 1980

Lorsque François Mitterrand accède à la présidence de la République en 1981, nombreux sont ceux qui espèrent, notamment au sein de la Ligue de l’enseignement, la mise en place d’un grand service public de l’éducation permanente, regroupant à la fois les loisirs, le sport, la formation professionnelle, la culture et la communication. Mais même si la gauche au pouvoir s’attelle à organiser le temps libre et à développer l’économie sociale, l’idée de mettre en place ce grand service public unifié devient très vite irréaliste.

Cette période marque aussi le domaine du cinéma puisque le paysage d’aujourd’hui tient en partie à la politique de Jack Lang, ministre de la Culture : l’Agence pour le développement régional du cinéma (ADRC) a par exemple été fondée en 1983, à l’initiative du Ministère de la Culture.

 

Cette période est également cruciale dans l’histoire des ciné-clubs en France. Après 1982-1983, on assiste à une véritable opposition entre ceux qui veulent conserver les ciné-clubs tels qu’ils sont et ceux qui tendent davantage vers la sphère commerciale. Au final, aucun consensus n’est trouvé et rien n’est mis en place. C’est à ce moment que commence le déclin progressif des fédérations de ciné-clubs.

Certains OROLEIS (Office régional des œuvres laïques d’éducation par l’image et le son) choisissent alors de passer au cinéma commercial en créant des circuits de cinéma itinérants. C'est le cas de l'ORLEIS Nord-Pas-de-Calais, qui, à la fin des années 1980, couvre un réseau de 130 points de diffusion réalisant 130 000 entrées par an, le but étant de tenter de faire perdurer l’action des ciné-clubs et de revenir aux origines du cinéma. Mais cette activité qui s’appuie sur le principe du partage des recettes avec les communes n’est pas rentable et la situation financière de l’association est rapidement mise à mal. L’ORLEIS scinde alors son activité et crée Cinépromo pour la gestion du circuit de cinéma itinérant.

 

Dans les années 1990, Cinépromo rencontre de grandes difficultés liées à la baisse importante de la fréquentation des salles de cinéma : une crise qui affecte toute la profession. Suite à une étude commanditée par le Conseil régional du Nord-Pas de Calais, Cinépromo s'engage dans une restructuration, sous la présidence nouvelle de Jean-Claude Dupont. Cela se concrétise par la fermeture de points de diffusion, une qualité accrue de programmation et la reprise d'une fonction d'éducation à l'image.

 

Le 1er janvier 2000, grâce à la fusion/absorption de l'ORLEIS par Cinépromo, l'association devient propriétaire du 104 rue de Cambrai à Lille. L'activité de l'ORLEIS aura duré 72 ans! La société commerciale Citévox, créée plus de 40 ans plus tôt, disparaît aussi à ce moment.

 

Pour signifier ce changement, Cinépromo devient CinéLigue en novembre 2003, retrouvant ainsi sa filiation originelle à la Ligue de l'Enseignement et réaffirmant l'importance d'une fonction citoyenne d'éducation à l'image.

 

La Ligue de l'Enseignement

 

La Ligue de l’Enseignement est l’une des plus importantes organisations culturelles et une des plus anciennes sociétés républicaines de France. Elle a été créée en 1866 par Jean Macé avec pour objectif initial de lutter pour une école « gratuite, laïque et obligatoire ».

Dès 1867, se créent un peu partout des cercles locaux et, le 15 février 1870, on compte 17 850 membres répartis entre 59 cercles. Ces cercles se réunissent en congrès en 1881 et ils se constituent en fédérations, adoptant les statuts de la Ligue. En 1925, la Ligue Française de l’Enseignement devient la

« Confédération générale des œuvres laïques scolaires, postscolaires, d’éducation et de solidarité sociale » qui sera reconnue d’utilité publique par le décret du 31 mai 1930. 

Elle crée alors des sections spécialisées dans tous les domaines des loisirs (qui ont toujours pour vocation d’éduquer le peuple aux valeurs citoyennes, laïques de la République Française). 

 

Ces différentes sections sont :

 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la Ligue et son mouvement sont dissous par le gouvernement de Vichy et renaissent de leurs cendres à l’issue du conflit.

 

L’UFOCEL, à l’origine, avait pour mission d’être un outil militant d’éducation au service des valeurs de la Ligue Française de l’Enseignement. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, des films militants sur des thèmes de société étaient projetés de façon itinérante dans les campagnes, par exemple sur la santé et l’hygiène, pour lutter contre l’alcoolisme, les violences faites aux femmes, etc. Le cinéma était un outil d’éducation du peuple.

 

Le changement de nom pour UFOLEIS, dans les années 50, marque le changement de vision à l’égard du cinéma dans le mouvement de la Ligue de l’Enseignement. Le cinéma est alors vu comme un moyen d’expression, un art à part entière. Le but est dorénavant que les citoyens deviennent des cinéphiles.

 

Pour aller plus loin : http://www.laligue-npdc.org/index.php?modules=pages&id=340&mid=4

 

 

 

Grandes dates du cinéma

 

1825 : Invention du thaumatrope par Fitton et Paris.

1829 : Joseph Plateau énonce la première théorie de la persistance rétinienne. En 1833, il construit le phénakistiscope, disque de carton percé de fentes reconstituant le mouvement.

1834 : Horner invente le zootrope.

1877 : Emile Reynaud invente le praxinoscope puis, en 1880, le praxinoscope à projection dont se sert E. J. Muybridge en 1881 pour animer des photographies. 

1891 : Edison et Dickson déposent un brevet pour une caméra qu’ils appellent kinétographe, et un appareil à vision individuelle reconstituant le mouvement : le kinétoscope.

1894 : Louis Lumière met au point un nouveau système d’entraînement de la pellicule,et fait construire par E. Moisson le prototype d’un appareil susceptible d’enregistrer, de projeter et de tirer les films.

1895 : Les frères Lumières déposent le brevet du cinématographe (13 février). Louis Lumière tourne La sortie des usines Lumière. Première projection publique et payante du cinématographe Lumière dans le salon Indien du Grand Café à Paris le 28 décembre.

1897 : Fondation des premières compagnies de production de films (Gaumont, Pathé, …)

1898 : Films à plans multiples de Méliès.

1900 : Exposition universelle à Paris et le Cinématographe géant Lumière.

1901 : Premier film en couleur.

1902 : Construction des studios Pathé à Vincennes, Voyage dans la Lune de Méliès

1922 : The Tollof the Sea premier film en couleur. Premier long-métrage documentaire : Nanouk l'Esquimau, de Robert Flaherty.

1927 : Le 6 octobre, Le chanteur de jazz exploite un procédé de sonorisation appelé Vitaphone. La bande sonore comporte tout juste 281 mots. Mais le succès est immédiat et permet aux producteurs, les frères Warner,d'échapper à une faillite.

1932 : Premier dessin animé en couleur par Walt Disney

1937 : Blanche-Neige et les Sept Nains de Walt Disney est le premier dessin animé de long métrage.

1952 : Début de l'âge d'or de la 3D

1982 : Tron, premier film grand public réalisé en images de synthèse

1995 : Toy Story, premier film entièrement en numérique

1999 : Première projection publique de cinéma numérique

CinéLigue Hauts-de-France

104 rue de Cambrai - 59000 Lille

Tél : 03 20 58 14 13 | Fax : 03 20 58 14 17

 

Facebook | Twitter | Instagram


Recevoir notre newsletter

@
Mentions légales